lundi 5 mai 2014

De l'inutilité du stockage

J'ai déjà évoqué à plusieurs reprises mon éducation et ses effets dévastateurs sur ma consommation actuelle. Petits, mes parents n'avaient pas grand chose et j'ai eu mon lot de remarques culpabilisantes, notamment quand je préparais mes bagages "moi, à ton âge, je n'avais pas autant d'affaires". Comme si c'était de ma faute qu'ils n'aient pas grand chose.

Bref, ce n'est pas à moi de traiter les névroses parentales. Ma responsabilité à moi est d'être fidèle à moi-même et à mes principes.

Pourtant, je ne compte plus les occasions où j'ai été coincée par ce fichu héritage consumériste et notamment cette obsession de stocker, comme si j'allais manquer de quoi que ce soit, comme si j'avais besoin de réserves avant qu'une guerre n'éclate... Peut-être y avait-il un fond de réalité du temps de l'enfance de mes parents dans les années 50, mais en 2014? Même mon corps a une tendance à stocker. Non que j'ai un appétit disproportionné, mais il a tendance à stocker, par instinct de survie... Je suis en surpoids, c'est un fait. Et je pense que c'est en partie lié à cette peur de manquer qu'on m'a inculquée dès ma conception.

Et puis j'ai grandi, j'ai fait mes expériences, j'ai réfléchi et j'ai choisi mon mode de vie idéal. Et il passe par le "Zéro Stock".

D'une part, stocker des produits dans l'optique d'une future et hypothétique utilisation nécessite de l'espace: un meuble, des étagères, des tiroirs... le mètre carré est suffisamment cher en région parisienne pour se poser des questions sur l'optimisation de son espace. Aucune envie de vivre dans un placard géant.

D'autre part, stocker immobilise de l'argent. Si je dépense 3€ aujourd'hui pour une brosse à dent que j'utiliserai dans un an, c'est 3€ dont je ne dispose pas tout de suite. Quel intérêt? Et puis, qui tient un inventaire de ses stocks? combien de fois ai-je acheté quelque chose, alors que j'avais oublié que j'avais encore du stock? Encore de l'argent immobilisé pour rien.

Autre argument, la plupart des produits sont périssables donc une durée de vie limitée. qui a envie de se nourrir de boîtes de conservé périmées ou de se tartiner de crème ouverte il y a 2 ans dont les conservateurs ne font plus effet et qui sont potentiellement dangereux pour la peau? J'ai aussi souvenir d'avoir eu des mites alimentaires chez moi. Une dizaine de paquets (pâtes, farine etc) ont ainsi filé à la poubelle. J'aurais eu moins de stock, çà aurait été moins de gâchis.

C'est là que le "faut pas gâcher" nous gâche la vie! J'ai décidé que ma santé était mon bien le plus précieux. Hors de question de manger des pâtes toutes molles, des conserves bombées ou d'utiliser des produits cosmétiques qui vont me filer de l'eczéma, au prétexte de "faut pas gâcher". Quel piège! Je suis une adulte, j'assume mes erreurs, et j'en tire les leçons les plus utiles. 

J'ai également une autre perspective sur cette manie de stocker: çà étouffe la créativité. Avoir trop d'options chez soi induit une certaine fainéantise. J'ai plein de sauce tomate, alors toutes mes pâtes seront à la sauce tomate. Alors que j'ai peut-être sous la main de quoi changer un peu mes habitudes. 


En conclusion, stocker n'a pas de sens.

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